Quel rôle pour les villes dans l’accueil et l’intégration des demandeurs d’asile et réfugiés?
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Recevez chaque trimestre le nouveau numéro de Vues d’Europe dans votre boîte mail S'abonnerBlocage des négociations sur un mécanisme systématique de répartition des personnes secourues en Méditerranée
Malgré le départ de l’ancien ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, et de la reprise des discussions entre les gouvernements européens, aucune solution systématique et pérenne pour les personnes secourues en mer Méditerranée n’a pour l’heure été trouvée.
La nomination de Luciana Lamorgese en remplacement de Matteo Salvini en septembre 2019 a fait naître l’espoir d’un revirement de la politique d’asile dans le pays, particulièrement sévère depuis l’adoption par le Parlement, début août, du « décret sécurité bis ». Celui-ci a notamment entrainé l’octroi d’amendes pour tout navire de sauvetage pénétrant sans autorisation dans les eaux territoriales italiennes – de 150 000 à un millions d’euros, à la saisie du bateau et à l’arrestation de son ou de sa capitaine.
Ce remaniement en Italie a notamment permis la conclusion d’un « pré-accord » avec les ministres de l’Intérieur français, maltais et allemand, le 23 septembre à la Valette, pour faire cesser les négociations « au cas par cas » imposées par les gouvernements italien et maltais jusqu’alors. Dans le cadre de ce « pré-accord », les personnes devaient être débarquées dans le lieu d’accueil « le plus facile [à atteindre] et le plus sûr », où elles subiraient une première vérification de leur parcours migratoire, notamment pour des considérations de lutte anti-terroriste, avant d’être réparties dans les quatre semaines suivant leur débarquement dans un des pays volontaires pour instruire leur demande d’asile. Ce « pré-accord » de répartition, finalement jamais formalisé, ne devait constituer qu’une « première étape », la présidence finlandaise de l’Union européenne espérant en effet l’élargir à un total de 20 pays, avant de le soumettre à l’approbation de l’ensemble des pays de l’Union européenne lors du Conseil « Justice et Affaires intérieures » des 7 et 8 octobre.
Sans mécanisme clair, transparent et systématique, plusieurs débarquements ont de nouveau fait l’objet de négociations, pilotées par la Commission européenne, pour faire débarquer et répartir des personnes secourues en Méditerranée, comme ce fut le cas dans plusieurs ports italiens le 3 décembre. Les divergences semblent toujours tenaces quant à la réponse à apporter à la situation en Méditerranée, le Parlement européen ayant par ailleurs refusé d’adopter, le 24 octobre, une résolution appelant les pays membre de l’Union européenne à intensifier leurs opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée, à ouvrir les ports européens aux ONG et à sécuriser les couloirs humanitaires.
Ce texte reprend différents articles publiés dans plusieurs « Veilles Europe » ces derniers mois : dans celles du 1er au 15 septembre, du 16 au 30 septembre, du 1er au 15 octobre, et du 16 au 30 octobre.