Situation migratoire en Méditerranée : quelles réponses européennes ?
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Recevez chaque trimestre le nouveau numéro de Vues d’Europe dans votre boîte mail S'abonnerLa Commission européenne envisage une réforme de la Directive retour et un renforcement de l'agence Frontex
Lors du discours sur l’état de l’Union du 12 septembre, une réforme de la Directive retour et un renforcement de l’agence Frontex ont été proposés par Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.
La révision de la Directive retour, adoptée en 2008, a pour objectif, selon la Commission, de participer à une meilleure gestion des migrations et de réduction de l’incitation à la migration irrégulière. Elle prévoit, entre autres, d’introduire des procédures de retour « simplifiées » pour les personnes dont la demande d’asile a été rejetée lors de la procédure aux frontières, une politique de retours volontaires plus efficace fondée sur les aides à la réintégration dans le pays d’origine mais également un recours facilité à la rétention, avec la proposition d’une durée minimum de rétention de trois mois.
Cette proposition va de pair avec le renforcement de Frontex, envisagé grâce à un nouveau corps permanent et indépendant de 10 000 agents opérationnels dotés de pouvoirs étendus. Dans une idée de complémentarité, la Commission a proposé un renforcement de la capacité opérationnelle de l’Agence de l’Union européenne pour l’asile (actuel Bureau d’appui européen – EASO), afin d’apporter un soutien plus effectif aux États membres tout au long de la procédure d’asile, notamment via l’identification et l’enregistrement des demandes d’asile.
En parallèle de la réduction de l’incitation à la migration irrégulière, la Commission européenne souhaite renforcer les voies d’entrée sûres et légales en proposant notamment la création d’une nouvelle carte bleue européenne pour attirer la main d’œuvre hautement qualifiée.
L’Italie, l’Espagne et la Grèce ainsi que les pays du groupe de Višegrad sont pour le moment réfractaires à l’idée d’un renforcement de l’agence Frontex, voyant par là une atteinte à leur intégrité territoriale.
Cet article a été initialement publié dans la Veille Europe du 1er au 30 septembre, disponible ICI.