L’Italie anti-immigration de Meloni embauche massivement des ressortissants de pays hors-UE pour pallier la pénurie de main d’œuvre
Entre 2023 et 2025, 450 000 permis de séjour ont été accordés à des travailleurs et travailleuses étrangères pour combler la pénurie de main-d’œuvre dans divers secteurs en Italie. Le recrutement de ces personnes venues principalement d’Ukraine, des Philippines et du Pérou, s’effectue pendant quatre jours, pendant lesquels les entreprises ou familles qui souhaitent embaucher remplissent une demande en ligne. Le nombre d’entrées est établi par décret du ministère de l’intérieur pour des secteurs spécifiques tels que l’agriculture, l’hôtellerie-restauration, la santé et l’aide à domicile et à la personne. Pour l’année 2025, un quota de 181 450 entrées a été prévu. Cette politique de recrutement hors UE révèle le paradoxe italien. Malgré l’importante pénurie de main d’œuvre dans les secteurs clefs de l’économie et l’organisation d’une immigration de travail indispensable, le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni affiche une politique très hostile à l’immigration à travers la construction de centres d’externalisation de la demande d’asile en Albanie, la déclaration de l’état d’urgence en 2023 en raison d’une « hausse considérable » du nombre d’arrivées, ou encore un rapprochement avec les extrême-droites anti-immigration de toute l’Europe.