La Cour de justice de l’Union européenne invalide le protocole Italie-Albanie
La Cour de justice de l’Union européenne a invalidé le 1er août l’accord migratoire entre l’Italie et l’Albanie, marquant un coup d’arrêt à la politique de la présidente du Conseil, Giorgia Meloni. L’accord était basé sur la désignation de « pays d’origine sûrs », qui – selon l’Italie – ne représentent pas de risque sérieux pour les personnes exilées. La Cour de justice a décidé que la qualification de « pays d’origine sûrs » devait être basée sur des critères matériels, fournis par des sources d’information accessibles, et pouvoir être réexaminée par la justice. Cette décision intervient dans un contexte de forte hostilité du gouvernement italien vis-à-vis de l’accueil des exilés : début août, pour la première fois, les autorités ont immobilisé au sol l’avion de surveillance de Sea-Watch, qui vient en aide aux personnes en détresse en mer. La porte-parole de l’ONG a affirmé qu’il s’agissait « d’un prétexte pour se débarrasser d[‘eux] en tant que témoins de la situation en Méditerranée ». En parallèle, les autorités ont signé début septembre un accord avec la Turquie dans le but de renforcer la coopération des deux pays en matière migratoire. Le ministre des affaires étrangères a affirmé que « cela s’avérera très utile en Libye […] pour empêcher les départs » : les deux gouvernements travailleront ensemble pour former les forces de l’ordre et « démanteler les réseaux criminels » en Méditerranée.
